Lundi 25 juillet 2022, une nouvelle constitution a été adoptée en Tunisie établissant un pouvoir individuel avec des prérogatives extraordinaires et une immunité totale pour le président de la République, à la place de la Constitution de 2014, la Constitution de la Révolution tunisienne. L’adoption de cette constitution s’est faite à travers un processus référendaire entaché de nombreuses violations et boycotté par une grande partie des Tunisiens.
A cette occasion, le Conseil arabe exprime son soutien aux luttes politiques, civiles et de la jeunesse tunisiennes antérieures et ultérieures pour la défense de la constitution, des valeurs de la révolution, des acquis de la démocratie et des libertés et de l’Etat civil. Elle appelle ces forces à unir leurs volontés et à engager un dialogue national pour affronter la déviation autoritaire du président Kais Saïd et éviter à la Tunisie de revenir à l’avant-révolution du 17 décembre 2010. Ce dialogue doit aboutir à l’élaboration d’une feuille de route pour réformer le système politique, économique et sociales du pays.
Le Conseil arabe considère que l’abrogation de la constitution de la révolution était, pendant de nombreuses années, le rêve des forces contre-révolutionnaires régionales et internationales qui ont dépensé d’énormes sommes d’argent dans cet objectif. Ces forces ont réussi à créer une opinion publique mécontente de la révolution, basée sur les graves erreurs des acteurs politiques et la faible performance économique des différents gouvernements post-révolution. C’est la même tentative qui a eu lieu dans d’autres pays du Printemps arabe sous diverses formes et a conduit à l’interruption des processus de transition démocratique et à la rechute vers un régime autoritaire. tout ça accompagné par la détérioration de l’économie, la désintégration de la société et l’effondrement de la souveraineté.
Le Conseil arabe, qui comprend que la la priorité d’une grande partie des Tunisiens soit accordée à la stabilité, et à l’arret du chaos et de la corruption en vue de l’amélioration de la situation économique et sociale, met en garde les Tunisiens contre les fausses promesses et les slogans clinquants du régime. Il les rappelle le sort des autres peuples de la région qui avaient cru les promesses de leurs dictateurs et se sont retrouvés aprés dans un processus de détérioration de la situation dans lequel ils ont perdu tous les acquis de la révolution.
Le Conseil affirme que toute la région est à l’aube d’une nouvelle vague de prise de conscience et de grondement populaire en vue de corriger les processus déviants et remettre le train de nos peuples sur les voies du changement et de la réforme malgré les tentatives .
Pour le Conseil Arabe
Mme Tawakol Karman et Dr Ayman Nour
Vice-présidents