Mme Tawakol Karman est une militante yéménite des droits humains et journaliste lauréate du prix Nobel de la paix en 2011. Elle était connue dans les arènes de la révolution yéménite et du printemps arabe. Elle était également connue pour s’être opposée aux violations des droits humains, à la corruption financière et administrative au Yémen et sa demande stricte des réformes politiques. Elle a été l’une des premières à exiger le renversement du régime du président déchu Ali Abdallah Saleh.

Tawakol Abdel Salam Karman est née le 7 février 1979 dans le gouvernorat de Taiz/ Yémen, dans une famille rurale de la région de Makhlaf Shar’ab.

Elle est la fille de l’homme politique et avocat Abd El Salam Khaled Karman, et la mère de trois enfants.

Sa famille déménage à la capitale Sanaa, à cause du travail de son père, où elle a étudié là-bas,

Elle a obtenu un baccalauréat en commerce en 1999 de l’université des sciences et technologies de Sanaa, une maîtrise en sciences politiques, un diplôme en éducation de l’université de Sanaa et un diplôme en journalisme d’investigation des États-Unis.

Mme Karman est un leader de la révolution populaire de la jeunesse et un membre actif dans nombreux syndicats et organisations de défense des droits humains et de la presse au Yémen et à l’étranger.

Membre du conseil de la choura de la congrégation yéménite pour la réforme, ainsi que membre de la révolution yéménite.

Présidente de «Women Journalists Without Chains» et l’une des plus éminentes défenseuses de la liberté de la presse, des droits des femmes et des droits humains au Yémen.

Elle était à l’avant-garde des révolutionnaires qui réclamaient le renversement du régime du président déchu Ali Abdullah Saleh,

Mme Karman a mené de nombreux sit-in et manifestations pacifiques sur la « Place de la Liberté » (nom attribué à cette place par un groupe de militants des droits humains au Yémen, avant le début des manifestations dans le monde arabe), la « Place de la Liberté » est devenue ensuite un lieu de rencontre hebdomadaire de nombreux journalistes, de politiciens et des militants de la société civile et des droits humains.

Elle était connue pour son courage, son audace et sa ferme exigence des réformes politiques dans le pays, ainsi que pour le processus de réforme et du renouveau religieux.

Elle a dirigé plusieurs sit-in dont quatre-vingts en 2009 et 2010, cinq en 2008, et 26 sit-in en 2007.

Mme Karman a écrit de nombreux articles de presse dans des journaux yéménites, arabes et occidentaux,

Entre 2006 et 2007, et après la chute de Salah, Karman a participé à de nombreuses conférences importantes en dehors du Yémen sur le dialogue interreligieux, les réformes politiques dans le monde arabe, la liberté d’expression et la lutte contre la corruption.

Mme Karman a été arrêté le 23 janvier 2011, accusée d’avoir organisé des rassemblements et des manifestations sans autorisation, d’avoir incité au chaos et à des émeutes et d’avoir porté atteinte à la paix sociale. Son arrestation ayant déclenché une nouvelle vague de protestations dans la capitale Sanaa, puis a été libérée le 24 janvier 2011, soit un jour après son arrestation.

Alors que le parti au pouvoir et son entourage l’accusaient de collaboration avec les États-Unis d’Amérique, les manifestants la décrivaient comme la deuxième Bilqis.

Elle a abordé à travers son travail médiatique (articles et documentaires) de nombreux phénomènes qui troublent la société yéménite, tels que le suicide, la participation politique des femmes, le mariage des mineurs, le trafic des enfants et la violation des droits Humains.

Après que le groupe Houthi et ses milices ont pris le contrôle de Sanaa le 21 septembre 2014, Tawakol a vivement critiqué le président Abdrabbo Mansour Hadi et a souligné que son autorité ne va pas au-delà des murs de son palais présidentiel.

Elle a également affronté les Houthis qui ont attaqué sa maison et a décrit ce qu’ils ont fait à Sanaa (assignation à résidence du président et du gouvernement, etc.) comme étant un coup d’État contre l’autorité légitime et l’accord de paix et de partenariat, et a déclaré que c’était la « plus grande mascarade » de l’histoire du Yémen.

Mme Karman a soutenu la campagne militaire « Tempête décisive  » en faveur de la légitimité, lancée en mars 2015 par l’Arabie saoudite et un certain nombre de pays arabes contre les Houthis.

La campagne a été considérée comme un moyen d’empêcher les Houthis d’imposer leur autorité sur le Yémen avec le soutien du président déchu Ali Abdullah Saleh et de l’Iran.

En octobre 2011, et en récompense à son activisme, l’Académie suédoise a annoncé que Tawakol Karman, la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf, et sa collègue activiste Leymah Gbowee, étaient co-lauréates du prix Nobel de la paix.

Dans sa déclaration, le Comité Nobel a déclaré avoir choisi les trois femmes « en reconnaissance de leur lutte pacifique pour la sécurité et les droits des femmes, et pour leur participation aux efforts visant à construire et à réaliser la paix ».

Les lecteurs du magazine Time l’ont classée en 2011, 11e sur la liste des 100 personnes les plus influentes au monde.

Mme Karman a également reçu le prix du courage de l’ambassade des États-Unis, tandis que « reporters sans frontières » l’a choisie parmi les sept femmes qui ont fait la différence dans le monde.

Elle a été honorée par le ministère yéménite de la culture ainsi que par des institutions et organisations civiles locales et internationales.

Aujourd’hui, elle est un membre actif des conseils d’administration de nombreuses organisations internationales et elle enseigne dans de nombreuses prestigieuses universités internationales.

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